L'épidémie de choléra qui a débuté au mois d'août 2008 est désormais "hors de contrôle" selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et a déjà tué 3 028 personnes.
Plus de 57 000 personnes sont contaminées par l'épidémie de choléra au Zimbabwe, qui connaît depuis l'élection de Robert Mugabe l'année dernière une crise sans précédent.
Crise politique majeure, disparition des services publics et des services de santé, chômage, inflation galopante, crise alimentaire : la situation humanitaire, politique et économique est catastrophique. L'absence de traitement des eaux usées rendant l'accès à l'eau potable quasi inexistant, combiné à une gestion des déchets inexistante et à la saison des pluies qui charrie les eaux souillées, favorise la propagation du virus.
Les hôpitaux publics ne fonctionnent plus, le personnel n'étant pas payé depuis des mois. "Le personnel est démotivé et nous avons besoin de votre soutien pour nous assurer qu'ils recommencent à travailler et pour redémarrer notre système de santé", avait expliqué il y a quelques mois le ministre de la santé David Parirenyatwa à des associations humanitaires.
"Désormais nous nous approchons du pire des scénarios, avec 60.000 personnes malades" a déclaré la porte-parole de l'OMS Fadela Chaïb. La moitié des 12 millions d'habitants du Zimbabwe pourraient contracter le choléra, en raison de l'insalubrité des conditions de vie dans le pays selon l'OMS.
Le président Robert Mugabe avait déclaré l'année dernière qu'il n'y avait plus de choléra dans son pays, ce qui avait provoqué l'indignation de toute la communauté internationale.
"Nous avons été le témoin de l'échec des dirigeants du Zimbabwe à répondre à la crise politique, économique, humanitaire et des droits de l'homme" avait déclaré le secrétaire général de Nations Unies Ban Ki-moon à l'époque. Il s'était montré pessimiste sur une amélioration rapide de la situation au Zimbabwe.