La ministre du logement Christine Boutin a présenté hier à l'Assemblée nationale son projet de loi sur le logement. L'opposition dénonce un projet de loi 'baclé', l'association Droit Au Logement (DAL) demande son retrait.
Le Sénat avait infligé un revers sévère au projet de loi sur le logement de Christine Boutin en octobre dernier, en rejetant à la quasi unanimité sa proposition de réforme de la loi SRU, qui visait à inclure dans le quota de 20 % de logements sociaux imposé aux communes de plus de 3 500 habitants (et 1 500 en Ile-de-France) l'accession sociale à la propriété.
Les députés suivront les sénateurs dans ce sens, et ne reprendront pas cette proposition de réforme de la loi SRU.
Le projet de loi "mobilisation pour le logement et lutte contre l'exclusion" de la ministre ne fait pas l'unanimité.
Ses principaux axes sont le renforcement des moyens des organismes d'HLM et l'amélioration de la mobilité au sein des pars HLM existants, le développement de l'accession populaire à la propriété, l'agrandissement des logements existants, la réforme du 1 % logement et la requalification des quartiers dégradés. Christine Boutin lance aussi son programme de maison à 15 euros par jour.
Plusieurs associations ont appelé à manifester devant le Palais Bourbon pour protester contre cette réforme du logement qui traduit selon elles un "désengagement de l'état en matière de logement".
Le PS estime que le projet de loi Boutin "présente non seulement des mesures inefficaces et inadaptées pour résoudre la crise du logement mais, plus grave encore, remet en cause tous les systèmes de régulation des politiques publiques du logement".
Le DAL, qui manifestait en scandant "Boutin, arrêtes ton baratin", attend la réalisation massive de logements sociaux, l'encadrement des loyers et des prix de l'immobilier, l'application de la loi de réquisition, et le retrait de la loi Boutin notamment. L'association demande également le relogement immédiat des 233 familles de la rue de la banque et le relogement de tous les prioritaires validés par la commission DALO (droit au logement opposable).
Les députés devront achever l'examen du texte jeudi 5 février.