Un rapport de la Cour des comptes européenne publié le 14 janvier affirme que l'aide au développement de l'Union Européenne en Afrique subsaharienne n'est ni suffisante, ni efficace.
L'Union Européenne s'était engagée dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) des Nations Unies visant à réduire la pauvreté dans les pays en voie de développement.
Un des objectifs fixé pour l'aide communautaire en Afrique Subsaharienne était l'amélioration des services de santé. Un audit a été réalisé par la Cour des comptes européenne afin d'examiner "si les ressources financières et humaines affectées au secteur de la santé reflètent les engagements politiques de la CE et si la Commission a accéléré la mise en œuvre de cette aide".
Les résultats de cet audit sont accablants : "la part du financement communautaire en faveur du secteur de la santé n'a plus augmenté depuis 2000 par rapport au total de l'aide au développement, malgré les engagements pris par la Commission concernant les OMD et la crise sanitaire en Afrique subsaharienne" explique le rapport.
"L'appui budgétaire général, moins directement lié au secteur de la santé, a été bien plus largement utilisé par la Commission, mais pas de façon très efficace" ajoute-t-il, déplorant notamment le manque d'implication de la Commission dans les actions menées par le Fonds mondial dans les pays bénéficiaires.
"La Commission n'a pas suffisamment veillé à ce que les différents instruments soient utilisés ensemble de façon cohérente" rapporte l'audit, mettant en avant le fait qu'elle aurait du prendre davantage en considération la situation dans chaque pays, en vérifiant s'ils disposaient d'une politique définie en matière de santé.
Le manque d'expertise des fonctionnaires européens en matière de questions sanitaires a contribué à d'énormes incohérences, et est aussi pointé du doigt dans le rapport. L'Éthiopie et le Mali ont notamment reçu une aide importante pour la lutte contre le SIDA, supérieure à leur budget national de santé, alors que les taux de prévalence du VIH dans ces pays sont relativement faibles.
La Cour des comptes fait des recommandations à la Commission pour améliorer cette situation : elle préconise d'augmenter l'aide au secteur de la santé, pour confirmer les engagements vis-à-vis des OMD, de revoir la répartition de l'aide, de veiller à l'expertise des délégations de la Commission en matière de santé, et de redoubler d'efforts pour contribuer à l'élaboration dans les pays bénéficiaires de politiques de la santé bien définies.