La ministre de la santé Roselyne Bachelot a confirmé ce matin avoir renouvelé l'exclusion des hommes homosexuels pour le don du sang, au moment où l'Établissement Français du Sang (EFS) a des besoins croissants en produits sanguins et appelle au don.
Depuis mars 1983, les homosexuels ne peuvent pas donner leur sang, par interdiction de la direction générale de la santé, afin de limiter les risques de contamination par le virus du sida.
La ministre de la santé Roselyne Bachelot vient de réitérer cette interdiction, la justifiant par des données épidémiologiques : "entre 10 et 18 % des gays sont contaminés, alors que ce pourcentage est de 0,2 % pour les hétérosexuels. Les situations épidémiques ne sont pas les mêmes.Il y a un risque, et ce risque est trop élevé".
Il y a un an, la même Roselyne Bachelot s'opposait fermement à cette interdiction, la qualifiant de "discriminatoire" et "d'intolérable".
Cette décision intervient au moment où l'EFS appelle au don du sang, en raison de la constante augmentation des besoins en produits sanguins et de la stagnation du nombre de donneur.
Cette exclusion des homosexuels masculins est "bien violente et discriminatoire", selon l'association Act Up, qui ajoute qu'elle "n’est pas sanitairement justifiée", les hétérosexuels étant désormais davantage concernés par les nouvelles contaminations que les gays.
"Roselyne Bachelot entretient la fiction discriminatoire, et dans ce cas d’espèce homophobe, selon laquelle il y aurait des groupes à risques ; or il n’y a que des pratiques à risques" explique Act up, qui rappelle que le Portugal notamment a ouvert le don du sang aux homosexuels au nom de "l'égalité des critères pour tous".