L'herbicide Roundup fabriqué par Monsanto revient sur le devant de la scène : une étude française met en avant sa dangerosité pour la santé humaine.
Une étude réalisée par deux chercheurs français, Gilles-Eric Séralini et Nora Benachour de l'Université de Caen, publiée cette semaine dans une revue américaine "Chemical Research in Toxicology", pointe la dangerosité de l'herbicide Roundup.
Ce désherbant est fabriqué par Monsanto, géant américain très controversé, plus gros producteur mondial de semences OGM, de pesticides et autres produits phytosanitaires.
Selon l'étude, le Roundup serait néfaste pour la santé humaine, "même à doses infinitésimales". Les chercheurs ont fait des essais avec des cellules de nouveau-nés issues de cordons ombilicaux. Ils ont utilisé des doses de produits 100 000 fois inférieures à celles avec lesquelles le jardinier du dimanche est en contact.
Les résultats sont très explicites : le glyphosate et les adjuvants présents dans le Roundup programment "la mort des cellules en quelques heures avec extension aux tissus et aux ADN, pouvant provoquer des maladies chroniques" explique le Professeur Séralini, spécialiste en biologie moléculaire.
"Les risques sont avant tout pour les femmes enceintes mais pas seulement" ajoute-t-il, soulignant également des risques probables d'allergie et de cancer : des études épidémiologiques sont nécessaires pour préciser le type de maladies qui peuvent être contractées au contact de l'herbicide.
Monsanto a répondu à l'AFP sur les résultats de cette étude : "Roundup n'a pas été conçu pour autre chose que désherber. Les travaux régulièrement effectués par Gilles-Eric Séralini sur Roundup (...) constituent un détournement systématique de l'usage normal du produit dans le but de le dénigrer" affirme la multinationale américaine.
Monsanto avait été condamné en première instance en janvier 2007 pour publicité mensongère sur le Roundup, car ses "vertus environnementales et sa biodégradabilité" étaient vantées dans les différents messages publicitaires diffusés en France.
Un autre procès s'est ouvert en octobre dernier à Lyon sur les mêmes chefs d'accusation : 15 000 euros d'amendes sont requis par l'avocat général contre Monsanto. L'ancien directeur de Monsanto France, Jean-Pierre Princen, a défendu son produit en argumentant que la pollution des rivières par le glyphosate était "une pollution autorisée".