La chute des températures amène chaque jour un nouveau record de consommation d'électricité en France : ces pics de consommation révèlent les limites du système électrique français.
Le froid polaire qui s'est abattu sur l'hexagone depuis le début de la semaine provoque chaque jour de nouveaux records de consommation électrique : mercredi 7 janvier, 92 400 Mégawatts ont été consommés par les français.
Un français sur trois serait équipé en chauffage électrique, ce qui expliquerait en partie les pics de consommation. Une situation dénoncée par les associations de défense de l'environnement, qui déplorent que les nouvelles constructions de logement soient encore majoritairement équipées de chauffage électrique, au détriment de systèmes provenant des énergies renouvelables (type géothermie). "On a développé le chauffage électrique parce qu'EDF avait des kilowattheure à vendre" note Frédéric Marillier de Greenpeace.
Les pertes énergétiques dues à la mauvaise isolation des bâtiments en France sont également responsables de la forte consommation d'énergie : le plan climat-énergie, qui va favoriser une meilleure performance énergétique des bâtiments notamment par une meilleure isolation des logements, devrait permettre de réduire de 20 % la consommation d'énergie des français à l'horizon 2020.
L'électricité française basée sur l'énergie nucléaire pour près de 80 % de sa production, est mal adaptée aux périodes de grand froid. La situation est actuellement particulièrement tendue en Bretage et en région PACA, où les consommateurs sont appelés à limiter leur consommation d'électricité.
La France est obligée d'importer de l'électricité en cas de chute des températures : en 2007, elle en a importé pendant 20 jours, à un coût très élevé. De plus, ces importations électriques proviennent des énergies fossiles, fortement émettrices de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Une situation de surcroît à risque, car nos voisins européens ne peuvent pas être en permanence en capacité d'exporter de l'électricité.
Greenpeace dénonce ce paradoxe. "Il est scandaleux d’entendre EDF appeler les citoyens à réduire leur consommation alors qu’EDF et l’État français ont mis en place un système où surproduction d’électricité et dispositifs d’économies d’énergie insuffisants obligent les citoyens à gaspiller l’électricité", s'insurge Frédéric Marillier de Greenpeace.
"La France doit renoncer à son projet de 2e EPR et investir les 4 milliards nécessaires à sa construction dans des dispositifs d’économies d’énergie (isolation de l’habitat) et dans le développement des renouvelables, seules solutions permettant de faire face à la fois aux enjeux de consommation, d’indépendance énergétique, de lutte contre les changements climatiques et de défense du pouvoir d’achat des consommateurs" affirme-t-il.
