Un homme victime d'un malaise cardiaque est décédé ce week-end, faute de place disponible dans un service de réanimation de l'un des 27 hôpitaux d'Ile-de-France.
Il y a urgence dans les hôpitaux français. Après le drame du décès d'un enfant de trois ans la semaine dernière, à qui une infirmière avait administré un mauvais médicament, les restrictions budgétaires et les conditions de travail dans les hôpitaux français sont pointées du doigt.
"Quand il y a une erreur, il faut la reconnaître, même si elle est dramatique", a déclaré Christophe Prudhomme, médecin urgentiste membre de la CGT. Il a dénoncé "la tension qui existe dans les hôpitaux, liée notamment au manque d'effectifs et à la dégradation des conditions de travail", et craint que "ce type d'accident, qui devrait rester exceptionnel, risque de se multiplier".
Ce week-end, c'est un homme de 56 ans victime d'un malaise cardiaque, qui a dû patienter 6 heures avant qu'une place ne se libère dans un service de réanimation en capacité de lui pratiquer une coronarographie.
Aucun des 27 hôpitaux d'Ile-de-France n'a pu l'accueillir juste après son malaise : il est alors emmené "par défaut" aux urgences de l'hôpital de Longjumeau. Lorsqu'une place se libère à Lariboisière à Paris, il est trop tard : l'homme décède à son arrivée dans l'hôpital parisien.
Le secrétaire général de l'association des médecins urgentistes de France (AMUF) Bruno Fagganielli, a expliqué que de nombreux lits de réanimation ont été fermés pendant la période des fêtes faute de personnel. "Les hôpitaux n'avaient plus les moyens de prendre des remplaçants" du personnel soignant en congé, dénonce-t-il.
"l'AMUF ne cesse d'alerter les tutelles sur la saturation actuelle des services d’urgences en Ile-de-France et le manque de places de réanimation" explique un communiqué. Les médecins urgentistes sont en grève depuis début décembre, dénonçant "l'irresponsabilité" de la ministre de la santé Roselyne Bachelot.
Le projet de réforme de l'hôpital de la ministre de la santé doit être examiné prochainement par l'Assemblée Nationale. Les réponses aux questions concernant l'amélioration des soins urgents se font encore attendre.