Le parlement européen a voté en première lecture à la quasi-unanimité le paquet climat-énergie.
Le paquet climat-énergie, un des objectif de la présidence française de l'Union Européenne, est voté.
Il entend inscrire les 27 pays membres de l'Union dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ses objectifs fixés à l'horizon 2020 sont la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport au niveau de 1990, l'instauration de 20% d'énergies renouvelables dans la consommation énergétique européenne et l'économie de 20% d'énergie.
Les textes relatifs aux énergies renouvelables, aux échanges de permis d'émission (ETS), au partage des efforts des états en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, au captage et stockage de CO2, à la qualité des carburants et à la réduction des émissions de CO2 des automobiles ont été adoptés.
"Ce vote historique permet à l’Union européenne de prendre la tête de la révolution verte dans les négociations internationales sur le climat. Avec le vote du paquet énergie/climat, elle pourra peser dans les négociations à Copenhague fin 2009" a déclaré le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo.
L'enthousiasme de Jean-Louis Borloo est loin d'être partagé par les associations de défense de l'environnement, qui déplorent les nombreuses exceptions et concessions accordées aux industries fortement émettrices de gaz à effet serre notamment, et qui remettent en cause les objectifs du paquet climat-énergie, selon elles.
"En adoptant un paquet climat/énergie au rabais, l'Europe joue avec le feu. Elle vient de manquer une occasion historique de redessiner son avenir économique et énergétique, et de réaffirmer son statut international de leader en matière de lutte contre les changements climatiques", déclare Karine Gavand, responsable de la campagne Climat de Greenpeace France. "Nicolas Sarkozy, dont la présidence du Conseil de l'Europe s'achève, porte une lourde responsabilité".
"Le diable se cache dans les détails" selon le Réseau Action Climat France, qui estime que "le plan ambitieux présenté en janvier par la Commission européenne a été continuellement revu à la baisse depuis 11 mois, sous la pression du lobby industriel et de certains États membres, plus soucieux de protéger des intérêts nationaux de court terme que le climat de la planète".
Les associations estiment que l'objectif d'un accord international sur le changement climatique à Copenhague fin 2009 est mal engagé, et que "l’Europe doit retrouver sa crédibilité sur la scène internationale", notamment sur la question du soutien financier et technologique aux pays en voie de développement.