De nombreuses associations, et des experts du milieu médical s'insurgent contre les téléphones portables pour les enfants, dont les ondes électromagnétiques seraient 'potentiellement cancérigènes'.
Dans une période de fête de Noël où les opérateurs de téléphonie mobile excellent dans les propositions d'offres promotionnelles exclusivement destinées aux enfants, un collectif d'associations et des experts de la santé dénoncent les dangers de l'utilisation des téléphones portables pour les enfants.
Selon le cancérologue Dominique Belpomme, l'utilisation des téléphones portables est "un réel problème de santé, malheureusement pas abordé par les pouvoirs publics". Il estime qu'il existe aujourd'hui suffisamment d'éléments pour affirmer que l'utilisation du portable est nuisible.
"Les preuves scientifiques dont nous disposons à ce jour accréditent la thèse d’un risque réel et sérieux pour certains utilisateurs de portables. Les autorités publiques doivent immédiatement appliquer le principe de précaution et réduire l’exposition des enfants aux champs électromagnétiques, car ceux-ci peuvent perturber dangereusement leurs réseaux neuronaux en pleine croissance et favoriser l’apparition de certains cancers".
En Grande-Bretagne, le téléphone portable est d'ores et déjà interdit pour les moins de 12 ans.
"Portable, antennes relais, wifi, wimax, umts, gprs. sont autant de technologies commercialisées très rapidement sans qu’aucune étude d’impact sanitaire préalable n’ait été réalisée" explique Janine Le Calvez, présidente de Priartém, association pour une réglementation des Implantations d'Antennes Relais de Téléphonie Mobile.
L'association Agir pour l'environnement lance en ce moment une campagne de sensibilisation aux dangers de téléphones portables intitulée "Tchermobile".
"Un certain nombre de recherches montrent que les ondes électromagnétiques non ionisantes utilisées par la téléphonie mobile ont le pouvoir de casser des brins d’ADN, renforçant la thèse de leurs effets potentiellement cancérigènes" explique l'association, ajoutant qu'on observe "une augmentation statistiquement significative (située entre 2,5 et 3,5, selon les études) des tumeurs de la tête telles que les gliomes, les neurinomes de l’acoustique ou encore les tumeurs de la glande parotide".
"La cohérence entre les résultats des recherches menées en laboratoire et ceux qui ressortent des enquêtes épidémiologiques constituent aujourd’hui un faisceau de preuves suffisantes pour justifier une action de santé publique vigoureuse et rendent insupportable le silence gouvernemental" dénonce Agir pour l'environnement.
La ministre de la santé Roselyne Bachelot avait appelé en début d'année les parents "à la prudence" dans l'achat d'un téléphone mobile pour les enfants, sans prendre de mesures contraignantes vis à vis des opérateurs de téléphonie mobile.