Un accord sur le paquet climat-énergie a été conclu entre les 27 pays membres de l'Union Européenne, alors qu'à Poznan, le Nord et le Sud sont restés ancrés dans leurs désaccords.
Un des objectifs de la présidence française de l'Union Européenne est atteint : les 27 sont tombés d'accord sur le paquet climat-énergie.
Il prévoit 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau d'émissions de 1990, 20 % d'économies d'énergie et 20 % d'énergies renouvelables dans la consommation énergétique européenne, le tout à l'horizon 2020.
Mais l'Allemagne, la Pologne et la Hongrie notamment ont obtenu gain de cause sur la volonté de protection de leurs industries polluantes : de nombreuses concessions ont été accordées.
Les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre sont exemptés d'achat de quotas carbone. A partir de 2013, le principe pollueur-payeur commencera à être appliqué, progressivement, jusqu'en 2020.
Ces pays vont devoir trouver d'autres méthodes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, notamment en accentuant les économies d'énergie de leurs concitoyens.
Ces concessions apparaissent comme de sérieux reculs pour les associations. "Nicolas Sarkozy ose se féliciter d'un événement historique au sujet de l'adoption du paquet énergie-climat, mais la seule chose qui est historique aujourd'hui, c'est l'occasion que l'Europe vient de manquer de redessiner son avenir économique et énergétique et de réaffirmer son statut international de leader en matière de lutte contre les changements climatiques", déclare Karine Gavand, chargé de campagne climat de Greenpeace France, qui ajoute que "si tous les pays industrialisés suivaient l'exemple que donne l'Europe aujourd'hui, les températures globales augmenteraient de 4°C".
Les ONG ont demandé au Parlement européen d'amender le texte qui doit être voté mardi.
A la Conférence organisée par les Nations Unies à Poznan, les clivages Nord-Sud sont restés omniprésents. Une feuille de route a certes été adoptée pour les 12 mois à venir, jusqu'à la conférence finale de Copenhague qui devra entériner un accord international sur le climat.
Mais les pays riches sont réticents à l'idée de financer des projets de lutte contre le réchauffement climatique dans les pays du sud. Ces derniers, qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique, demandent qu'un pourcentage des transactions sur le marché carbone leur soit affecté. Les pays riches, et l'Union Européenne, ont repoussé l'idée jusqu'à Copenhague où la question sera tranchée.
