Selon les dernières estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde atteint les 963 millions.
La crise alimentaire mondiale, provoquée par la hausse du prix des denrées alimentaires de base, a plongé 40 millions de personnes supplémentaires en 2008 dans la sous-alimentation, ce qui élève à 963 millions le nombre de personnes qui ont faim dans le monde.
La crise économique et financière ne devrait pas arranger la situation, mais aggraver encore cette pauvreté galopante. Malgré la baisse des prix de l'alimentation depuis la flambée du début d'année, les prix restent toujours trop élevés pour les plus démunis, : l'indice FAO des prix des denrées alimentaires est de 28 % supérieur à celui de fin 2006.
“Les prix des denrées alimentaires ont chuté depuis le début de l'année, mais cela n'a pas mis fin à la crise alimentaire dans beaucoup de pays pauvres”, explique dans un communiqué de l'ONU le sous-directeur général de la FAO, Hafez Ghanem.
“Pour des millions de personnes dans les pays en développement, manger le minimum requis pour mener une vie saine et active reste un rêve lointain. Les problèmes structurels de la faim et du manque d'accès à la terre, au crédit et à l'emploi ainsi que les prix élevés des denrées alimentaires demeurent une réalité cruelle”, ajoute-t-il.
Le doublement du prix des semences et des intrants pour l'agriculture depuis 2006 est une problématique majeure : les agriculteurs des pays pauvres ne peuvent pas augmenter leur production et subissent la concurrence des pays développés, qui continuent à accroître leur production céréalière de 10 % par an.
“Si le recul des prix et les restrictions sur le crédit associés à la crise économique devaient forcer les paysans à réduire les surfaces plantées, un nouveau cycle dramatique affectant les prix des denrées alimentaires pourrait se déclencher l'an prochain” déclare le sous-directeur général de la FAO.
Seuls "un effort mondial considérable", "une détermination sans faille" et "des actions concrètes" pourraient réduire de 500 millions le nombre de sous-alimentés à l'horizon 2015, selon l'ONU. Nous en sommes malheureusement très loin.