Il y a 60 ans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme était adoptée à Paris par les 58 États Membres qui constituaient alors l'Assemblée Générale des Nations Unies.
La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est un texte essentiel, le premier à être adopté par l'humanité et mettant en avant la dignité et l'égalité de tous les être humains.
Le discours est exemplaire, mais qu'en est-il de la véritable mise en œuvre de cette déclaration des droits de l'homme 60 ans après ?
Stéphane Hessel, 91 ans aujourd'hui, personnage emblématique qui a participé à sa rédaction, est plutôt inquiet.
"La conscience morale de l’humanité n’a pas baissé. Si aujourd’hui, l’on présentait un texte de ce genre, je ne pense pas qu’un État oserait s’y opposer de peur d’être confronté à la réaction de son peuple. Mais il ne s’agit pas seulement de voter un texte, il faut l’appliquer, le mettre en œuvre" déclare-til au quotidien libanais d'expression française "L'orient le jour".
"Aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’États qu’en 1948, soit 192 aux Nations unies contre 56 il y a 60 ans. Combien de ces 192 États sont réellement attachés à la défense des droits de l’homme ? Malheureusement pas beaucoup" admet-il.
Concernant la France, considérée comme la patrie des Droits de l'Homme, elle est loin d'être exemplaire en la matière de droits humains "vu sa façon de traiter les étrangers et les prisonniers" estime le diplomate, qui ajoute qu'elle "s'occupe mal de ses immigrés, elle s'occupe mal de ses sans-papiers et elle ne s'occupe pas bien du tout non plus des questions d'asile".
Les progrès sont tout de même visibles depuis 60 ans avec la fin de l'apartheid, du stalinisme, ou encore la création d'un tribunal pénal international. Mais "le monde reste marqué par l’injustice, l’inégalité et l’impunité" selon Amnesty International, qui dénonçait il y quelques mois une situation alarmante en matière de respect des droits de l'homme, aussi bien dans les pays en voie de développeement que dans les pays riches.
"Au cours de cette année, il faudra déployer des efforts sans précédent pour faire en sorte que partout dans le monde, des lois justes protègent les femmes et les hommes. En faisant progresser l’exercice universel des droits de l’homme, nous favoriserons la réalisation optimale du potentiel humain, une promesse qui est le fondement même de la Déclaration universelle" déclare Louise Arbour, la Haut Commissaire aux Droits de l’Homme.