Une étude menée en Europe sur les raisins de table révèle que 99,2 % des échantillons analysés contiennent des pesticides, dont des pesticides interdits, et certains dépassant les limites autorisées.
Le Mouvement pour le Droit et le Respect de Générations Futures (MDGRF) en France, Legambiente en Italie, Milieudefensie aux Pays-Bas, Levego Munkacsoport en Hongrie et Greenpeace en Allemagne, soutenus par le réseau Pesticide Action Network Europe (PAN), ont fait analyser 124 échantillons de raisins de table achetés dans 16 chaînes de supermarchés en Italie, en France, aux Pays-Bas, en Hongrie et en Allemagne.
123 échantillons de raisins sur les 124 analysés contiennent des résidus de pesticides, avec une moyenne de 0,65 mg/kg de pesticides. Six échantillons dépassent la Limite Maximale en Résidus (LMR) autorisée : 4 d'entre eux ont été cultivés en Italie, 1 en France et 1 en Turquie.
Les LMR ont été harmonisées en septembre 2008 au niveau européen, augmentant la limite de pesticides tolérée : avec les normes de 2005, 37 échantillons auraient dépassé la LMR.
20 % du raison analysé contient 10 pesticides ou plus de 10 pesticides différents. "Ces multiples expositions de toxiques sont particulièrement inquiétantes d’un point de vue toxicologique car elles exposent le consommateur à des cocktails de substances qui peuvent agir en synergie" explique le MDGRF.
"Cette enquête a révélé la présence de 64 pesticides différents dans les raisins de table analysés dont certains ont des propriétés particulièrement inquiétantes comme la procymidone, le méthomyl, la bifenthrine et le lambda-cyhalothrine" ajoute le MDGRF, expliquant que "certains des pesticides sont des cancérigènes, des neurotoxiques, des toxiques pour la reproduction ou suspectés d’avoir des effets néfastes sur les hormones (perturbateurs endocriniens).
2 échantillons de raisons cultivés en Italie contiennent de l'endolsulfan, un pesticide interdit dans tous les pays membres de l'Union Européenne. Un échantillon acheté en Allemagne dépassait la dose de référence pour la toxicité aiguë, c'est-à-dire la dose maximale qui peut être ingérée dans une journée, dont le seuil est fixé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
"Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités par rapport aux situations d’illégalité que nous avons mises en lumière. Nous demandons au gouvernement français de soutenir la position de la Commission Environnement du Parlement européen qui appelle à l’exclusion des substances classées CMR ou perturbatrices endocriniennes afin que le consommateur ne les retrouve plus dans ses aliments. Nous appelons également les chaînes de supermarché à tout mettre en œuvre pour baisser les niveaux de résidus de pesticides dans leurs produits en appliquant des standards plus exigeants à leurs fournisseurs que ceux prévus par la loi" a déclaré F. Veillerette, Président du MDGRF, qui estime que la situation est "inacceptable. La contamination des raisins par des substances préoccupantes est massive".
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