L'association écologiste Greenpeace a déversé hier 5 tonnes de têtes de thon rouge devant le ministère de l'agriculture et de la pêche pour rappeler la situation inquiétante des stocks de cette espèce et demander l'arrêt de sa pêche.
Le thon rouge est une espèce menacée d'extinction, victime de la surpêche. Cette espèce est soumise aux quotas de pêche de l'Union Européenne fixés à 29 500 tonnes : 61 000 tonnes ont été pêchées en 2007.
Une conférence de l'ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) s'ouvrait hier à Marrakech pour tenter de trouver des solutions relatives à la gestion de la pêche au thon rouge.
Les pêcheurs français et espagnols se plaignent du manque de contrôle des pêches de la Lybie, de la Turquie et des pays du Maghreb.
Greenpeace dénonce l'attitude du ministre de l'agriculture et de la pêche français Michel Barnier.
"Si des mesures drastiques ne sont pas prises cette semaine, les pays membres de l'ICCAT porteront la pleine responsabilité de la disparition d'une des plus importantes et des plus rentables pêcheries de notre époque" déclare François Chartier, chargé de campagne océan de Greenpeace France.
"La France, l'un des principaux pays pêcheurs, s'obstine dans une position irresponsable qui pourrait se résumer par "tout sauf la fermeture". Il est temps pour M. Barnier d' assumer ses responsabilités et de se prononcer pour la seule décision qui permette d'éviter l'effondrement du stock de thon rouge" a-t-il ajouté.
Greenpeace demande aux membres de l'ICCAT de déclarer la fermeture immédiate de la pêcherie du thon rouge. L'association écologiste réclame que des réserves marines soient mises en place pour protéger les zones de reproduction, que la capacité de pêche soit réduite à un niveau durable, et qu'un nouveau plan de gestion en accord complet avec les recommandations des scientifiques soit adopté et pleinement implanté.