L'amiante chrysotile ne sera sans doute pas inscrite sur la liste des produits dangereux dans le cadre de la Convention de Rotterdam, à cause des pressions du Canada, l'un des principaux pays exportateur.
L'amiante est un produit cancérigène, interdit notamment dans les pays membres de l'Union Européenne. En France, les décès dus à l'amiante sont estimés entre 2000 et 3000 par an, et ces chiffres sont en constante évolution.
La Convention de Rotterdam encadre déjà 39 produits dangereux. L'amiante n'y figure pas, et le consensus est loin d'être atteint.
Le Canada s'oppose à l'inscription de l'amiante chrysotile sur cette liste : il reconnaît que toutes les formes d'amiantes sont cancérigènes, mais affirme que l'amiante chrysotile est moins dangereuse si elle est utilisée avec précaution. L'Inde, le Vietnam, le Pakistan et les Philippines, principaux clients du Canada, ont rejoint sa position.
Position qui a lancé une polémique sur l'attitude du gouvernement canadien vis-à-vis de l'amiante, à l'image de l'Associaition médicale canadienne (AMC) qui le dénonce vivement, l'accusant de manipuler "honteusement les connaissances scientifiques par des moyens politiques". Ottawa "semble avoir calculé qu'il est préférable pour l'industrie de l'amiante d'agir dans l'ombre, comme les marchands d'armes, sans égard aux conséquences mortelles de son utilisation" déclare l'association.
L'Institut Rideau d'Ottawa, un centre de recherche indépendant, accuse quant à lui le gouvernement canadien de financer le lobby de l'amiante et de nier les conséquences sanitaires graves de l'utilisation de l'amiante sur la santé humaine.
La question de l'inscription de l'amiante sur la liste des produits dangereux devrait être renvoyée à la prochaine réunion de la convention de Rotterdam qui aura lieu en 2011.