La caravane "des mal-logés, des sans-logis et des locataires", réunissant le Droit au logement (DAL), Emmaüs et le Collectif contre la loi Boutin et partie le 14 octobre de Pau, est passée à Neuilly pour ensuite achever son périple à Paris.
L'objectif de la caravane des mal-logés est de dénoncer la politique actuelle en matière de logement et de logements sociaux. Selon la Fondation Abbé Pierre, il y avait en 2006 en France plus de 3 260 000 personnes mal logées ou sans logement.
"Nous demandons au président de la République d'arrêter les expulsions locatives, de revoir la politique du logement fondamentalement, d'appliquer la loi de réquisition, de produire massivement du logement social, de baisser et plafonner les loyers" explique le porte-parole du DAL Jean-Baptiste Eyraud.
La loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) impose le quota de 20 % de logements sociaux dans les communes de France de plus de 3500 habitants (1500 habitants en Ile -de-France). 730 communes ne disposent toujours pas de 20 % de logements sociaux, et 330 n'ont pas respecté leurs objectifs de construction sur la période 2005-2007.
Neuilly fait figure de très mauvais élève en matière de logement social : seulement 3,2 % de logement sociaux construits et 5 134 logements manquants. La caravane du DAL a fait escale hier après-midi dans ce fief des Hauts-de-Seine, dénonçant sur une grande banderole devant la mairie ces mauvais chiffres.
Le maire de Neuilly Jean-Christophe Fromantin n'a pas nié les mauvais résultats de sa ville. "Je préfère regarder le problème en face et instaurer un dialogue. Etre la ville emblème du manque de logements sociaux ne signifie pas être la ville qui refuse de traiter cette question" a-t-il déclaré. "Les Hauts-de-Seine malmènent les familles sans logements pour qu’elles quittent le département. Il faut changer ces pratiques" s'est insurgé Jean-Baptiste Eyraud.
La caravane est ensuite repartie pour terminer son périple à Paris. "Nous avons demandé à rencontrer Nicolas Sarkozy, on nous a répondu qu'il est en Chine, et que personne ne peut nous recevoir aujourd'hui", a déploré le porte-parole du DAL. Un millier de manifestants étaient à ses côtés, selon les organisateurs.