Le ministre du budget Eric Woerth est revenu sur la décision d'arrêter les avantages fiscaux relatifs à la culture des biocarburants en 2012. Nicolas Hulot s’insurge contre cette décision.
L’article qui prévoyait de réduire progressivement, puis d'annuler complètement en 2012 les réductions fiscales sur les cultures de biocarburants a été complètement modifié : Eric Woerth va au contraire augmenter les réductions fiscales prévues par produits, pour 2009, 2010 et 2011. "Le gouvernement proposait pour 2009 13,5 euros de réduction par hectolitre de biodiesel et 17 euros pour l'éthanol. Je vous propose, pour 2009, 15 et 21 euros" a-t-il expliqué devant l’assemblée nationale. Les avantages fiscaux aux filières des biocarburants auraient déjà coûté 800 millions d’euros à l’Etat en 2008.
Suite à cette annonce, Nicolas Hulot a déploré "l’entêtement " français sur les biocarburants. Avec lui, les associations les Amis de la Terre, Oxfam et Agir ici ont réalisé une campagne "les agrocarburants, ça nourrit pas son monde", et s’opposent à la politique française d’incorporation de 10 % de biocarburants dans l'essence à l’horizon 2015.
"Les agrocarburants ne sont en aucun cas la réponse à nos besoins énergétiques", a déclaré Nicolas Hulot à l'AFP.
"Cet entêtement sur nos agrocarburants a d'ores et déjà en Afrique et dans d'autres pays des conséquences absolument tragiques (...) sur l'accroissement de la misère et de la famine : cette compétition d'usage des sols est inacceptable" a-t-il martelé.
Les associations dénoncent la responsabilité des biocarburants dans la crise alimentaire mondiale, conséquence de l'augmentation des prix des denrées alimentaires. "Il faut 232 kilos de maïs pour produire 50 litres d'agroéthanol : de quoi faire un plein de voiture ou apporter les calories nécessaires à l'alimentation d'un enfant pendant un an" explique la campagne.
