Une importante réunion s'ouvre aujourd'hui au Luxembourg sur le paquet climat-énergie afin de trouver un accord européen d'ici la fin de l'année : d'âpres négociations se profilent.
Le paquet-climat énergie fait partie des priorités de la présidence française de l'Union Européenne. Les objectifs sont triplement ambitieux : la réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre, l'économie de 20 % d'énergie, la part de 20 % d'énergies renouvelables, le tout à l'horizon 2020.
Le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo, et le président français et président du conseil européen Nicolas Sarkozy veulent qu'un accord soit trouvé d'ici à la fin de l'année. Un agenda qui paraît très serré, même aux yeux des diplomates français. La présidence française va négocier avec le parlement européen une conclusion du paquet climat-énergie lors du conseil européen qui se déroulera les 11 et 12 décembre prochains.
Les désaccords sont nombreux entre le Conseil, le Parlement et les Etats membres. L'Italie et la Pologne notamment demandent des changements fondamentaux des directives du paquet. "Le paquet tel qu'il est ne nous convient pas. Il est insupportable. Il a besoin de changements profonds", a déclaré la ministre italienne de l'environnement Stefania Prestigiacomo. L'italie évalue à 25 milliards d'euros par an le cout du plan climat, chiffre contesté par la Commission européenne qui parle de 9 à 12 milliards.
Des aménagements sont demandés sur le système ETS de quotas carbone, l'une des principales mesures du paquet. Une liste des secteurs industriels soumis à un risque significatif de "fuite de carbone", ou encore des quotas d'émission 100 % gratuits pour les secteurs les plus exposés sont encore en discussion.
La recette des enchères de quotas carbone est également un point de désaccord : selon la commission environnement du Parlement européen, 50 % des recettes devraient être destinées aux pays en voie de développement, alors que le conseil préfère laisse le choix à chaque état membre.
Les désaccords sont également présents entre écologistes et acteurs économiques : l'organisation de protection de l'environnement WWF se félicite que "la volonté d’arriver à un accord d’ici la fin de l’année ait été clairement réaffirmée. Tout comme les conclusions du Conseil de mars 2007 qui renvoient à l’adoption par l’Europe d’un objectif de réduction de 30% pour 2020 si à Copenhague, fin 2009, un accord global sur le climat satisfaisant est conclu". La confédération des entreprises européennes en revanche accuse le paquet de se concentrer principalement sur l’écologie et les énergies renouvelables, et pas sur la compétitivité des entreprises.