Pour la première fois en 10 ans, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (CITES), soutenue par les Nations-Unies, a autorisé une vente d'ivoire, déclenchant les foudres des associations écologistes.
Près de 108 tonnes d'ivoire, soit les défenses de plus de 10 000 éléphants provenant du Botswana, de Namibie, d'Afrique du Sud et du Zimbabwe seront mises aux enchères prochainement. Ces défenses proviennent de l'abattage sélectif des éléphants, moyen de contrôle des populations d'éléphants controversé.
Le comité permanent de la CITES s'est prononcé favorablement à un partenariat commercial avec le Japon et la Chine, les deux pays détenant les plus gros marchés illicites d'ivoire au monde. La disposition de la CITES qui interdisait tout commerce d'ivoire a été revu en 1997 : un commerce avec autorisation spéciale a été approuvé à cette date.
L'interdiction de vente d'ivoire devra reprendre dès la fin de la vente aux enchères terminée.
"Même si l'ivoire n'a pas été obtenu par des activités illicites de braconnage, ces ventes légales ne font qu'encourager les braconniers à blanchir leurs stocks d'ivoire illégal," déplore Michael Wamithi, directeur du programme international des éléphants d'IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) et ancien directeur du Kenya Wildlife Service.
Jason Bell Leask, Directeur régional du bureau d'IFAW Afrique australe condamne également cette décision qui pourrait affaiblir encore une espèce emblématique menacée. "Le commerce international de l'ivoire ne peut tout simplement plus être justifié par un bénéfice perçu à court terme, tels que les profits tirés de ces ventes. Non seulement les éléphants sont une espèce fondamentale, mais en Afrique le tourisme repose sur leur existence. Jouer avec ce fait, c'est jouer avec les moyens d'existence des habitants de ces états africains déjà si fragilisés", s'insurge-t-il.