Le rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur la santé dans le monde en 2008 met en avant le fossé entre riches et pauvres en matière de santé, d'accès au soins et de résultats sanitaires.
La façon dont les soins de santé sont organisés, financés et dispensés dans les pays riches et les pays pauvres sont très critiqués par le rapport de l'OMS, qui pointe les inégalités et l'inefficacité des soins.
"Un monde fortement déséquilibré en matière de santé n'est ni stable ni sûr", a déclaré Margaret Chan, directrice générale de l'OMS. L'accès équitable aux soins semble avoir été oublié par de nombreux systèmes de santé : les conditions “d'accès inéquitable, de coûts qui appauvrissent et d'érosion de la confiance dans les soins de santé constituent une menace pour la stabilité sociale" note le rapport.
Il liste les nombreux déséquilibres entre les pays en voie de développement et les pays riches, mais aussi au sein d'un même pays et à l'intérieur d'une même ville.
La différence d'espérance de vie entre les pays les plus riches et les plus pauvres dépasse désormais 40 ans. Les dépenses publiques de santé varient de 20 dollars à 6000 dollars par personne. 58 millions de femmes sur les 136 millions qui accoucheront en 2008 n'ont aucune assistante médicale.
“Une mortalité maternelle, infantile et des moins de cinq ans élevée révèle un manque d'accès à des services de base tels que l'approvisionnement en eau propre et l'assainissement, la vaccination et une nutrition appropriée,” a déclaré la Directrice générale de l'UNICEF, Ann M. Veneman.
L'OMS préconise un retour aux soins de santé primaires, afin de favoriser une approche globale de la santé, qui privilégie aussi bien la prévention que les soins, dans "le cadre d'une continuité de soins qui s'étend tout au long de la vie. Dans le cadre de cette approche globale, ils influencent les déterminants fondamentaux de la santé qui trouvent leur origine dans les nombreux secteurs non sanitaires, ce qui permet de s'attaquer en amont aux menaces pour la santé".
“En substance, nous encourageons les pays à revenir aux fondamentaux,” explique le Dr Chan. “Trente ans d'expérience suivis de près nous permettent de savoir ce qui fonctionne et vers quoi nous devons tendre, aussi bien dans les pays riches que dans les pays pauvres.”