Le Grenelle de l'environnement est débattu par les parlementaires à l'assemblée nationale sur fond de crise financière, ce qui rend la majorité UMP plutôt frileuse quant aux mesures proposées par le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo.
Les 270 mesures du Grenelle 1 seront-elles dénaturées par les 1500 amendements proposés et les réticences de la majorité ? Rien n'est encore sûr.
Jean-Louis Borloo a présenté hier devant les députés le projet de loi relatif au Grenelle de l'environnement appelé "Grenelle 1". Dans le climat de crise financière et de baisse du pouvoir d'achat des français, la majorité UMP n'est pas enthousiaste concernant le modèle de croissance verte qui leur est proposé.
"J’entends déjà ceux qui disent que ça coûte trop cher ou qu’on a pas les moyens. A ceux qui disent ça coûte trop cher, je dis non, car l’essentiel du processus est fondé sur des économies" a expliqué le ministre de l'écologie. "La crise financière que nous connaissons aujourd’hui, au-delà de son caractère conjoncturel, implique inéluctablement que le monde se tourne vers cette nouvelle croissance", a-t-il affirmé.
Le Grenelle offrira de la croissance et des créations d'emploi dans les secteurs du bâtiment, des énergies renouvelables, du traitement des déchets ou encore de la gestion de l''eau estime Jean-Louis Borloo. "Les chantiers du Grenelle représentent à terme plus de 400 milliards d’euros d’investissements injectés dans notre appareil de production industrielle d’ici 2020, 15 milliards d’euros de valeur ajoutée en moyenne par an, soit 0,8 point de croissance et 500.000 emplois à terme" a-t-il précisé.
Sa confiance et son enthousiasme ne font pas boule de neige dans les bancs de la majorité : la bataille des amendements commence à battre son plein. L'amemendement Ollier, qui visait à augmenter le seuil de consommation d'énergie primaire fixé à 50 Kwh/m²/an pour les bâtiments neufs à partir de 2012, et décrié par les défenseur du Grenelle car vidant de sa substance les objectifs fondamentaux d'économies d'énergies, a été adopté dans une version modifiée.
Au final, l'amendement adopté à 37 voix contre 22 stipule que le seuil 50 Kwh/m²/an pourra être "modulé" concernant les énergies peu émettrices de gaz à effet de serre, soit l'énergie nucléaire, ou les énergies renouvelables.
"Moi je suis pour le 50kwh/m2/an d'énergie primaire, ce qui est un cap gigantesque, laissons nous quelques pourcentages de modulation c'est vraiment le moins qu'on puisse faire", a déclaré Jean-Louis Borloo.
En revanche, l'amendement de Christian Jacob exigeant la "neutralité" des mesures du Grenelle pour les finances publiques a été retiré. Jean-Louis Borloo s'est déclaré favorable à la "philosophie générale" de cet amendement, mais estime qu'il apporte de la confusion dans le débat et qu'il doit être retravaillé.