Les crèmes, laits et autres lingettes pour bébés sont accusés de contenir des produits toxiques pouvant s'avérer dangereux à terme pour le développement et la santé de l'enfant. Le Comité pour le développement durable en santé (C2DS) tire la sonnette d'alarme.
Le C2DS est une association regroupant des médecins, des cancérologues, dont le Professeur Dominique Belpomme et des endocrinologues, notamment Charles Sultan et André Cicollela.
L'association a lancé un appel envers les pouvoirs publics et les professionnels de la santé sur les risques sanitaires que présentent les cosmétiques pour bébés : les échantillons offerts dans les maternités aux jeunes mamans sont particulièrement visés.
Substances chimiques nocives
La dangerosité de certains produits chimiques composant les produits pour bébés a déjà été prouvée : des parabens, conservateurs de synthèse perturbant les hormones humaines et les oestrogènes, du phénoxyéthanol, éther de glycol nocif pour le système nerveux et le sang, des phtalates, qui peuvent réduire la fertilité et affecter le cœur et le foie, et de nombreux autres comme le bisphénol A notamment... Ces produits peuvent être responsables selon le C2DS d'allergies, de pathologies diverses et dans les cas les plus graves, de cancers.
Pour être nocifs, ces composés chimiques doivent être ingérés à haute dose, mais le Pr Belpomme explique que l'application de ces substances sur la peau du bébé est plus dangereuse que leur ingestion ou l'inhalation : en effet, la peau d'un bébé est "immature", et laisse passer dans l'organisme tout ce qui lui est appliqué. Les effets des mélanges des diverses molécules chimiques ne sont pas mesurables, et pourraient s'avérer particulièrement dangereux.
"Ce sont des substances toxiques interdites dans certains pays ou en voie de l'être dans de nombreux autres", a expliqué Véronique Molières, co-fondatrice du C2DS au journal jdd.fr.
"Ce sont surtout des substances à bannir, car on sait qu'elles sont dangereuses et de nombreuses études le démontrent. Les personnels des maternités les donnent aux mamans en toute bonne foi. En tant que médecins on ne peut pas cautionner ces produits." déclare-t-elle.
Pas d'autorisation sanitaire pour les cosmétiques
Les groupes cosmétiques n'ont pas besoin d'autorisation sanitaire pour mettre un produit sur le marché, contrairement aux médicaments des groupes pharmaceutiques qui sont très contrôlés. "Ils ont le champ libre et ils font ce qu'ils veulent. Le marchés des cosmétiques pour les bébés explosent et ils bénéficient d'une niche réglementaire", s'insurge Véronique Molières.
André Cicollela s'inquiète de l'augmentation de 1,2 % chaque année des cas de cancers des enfants européens, et de l'accroissement de la stérilité chez les garçons.
Dans ce cadre le C2DS demande l'application du principe de précaution et l'arrêt de la distribution des mallettes bébés dans les maternités jusqu'à preuve de l'innocuité des produits qui les composent.