10 publicitaires se sont regroupés pour promouvoir une communication responsable, et dénoncer les pratiques appelées "écoblanchiment" ou "greenwashing" utilisées par certains publicitaires, qui veulent rendre écologique aux yeux des consommateurs un produit qui ne l'est pas.
Les publicités sur les thèmes de l'environnement et du développement durable sont partout, pour tout, et parfois pour n'importe quoi. Les publicitaires ont bien compris l'engouement des consommateurs pour les produits qui respectent l'environnement et se sont engouffrés dans la brèche, en laissant parfois leurs scrupules au vestiaire.
On voit de tout dans la communication environnementale : des publicités vantant les mérites écologiques de 4x4 fortement émetteurs de CO2, des slogans indécents "un nouveau geste pour l'environnement : rouler en camion", une utilisation disproportionnée de mots comme "durable", "environnement" ou "équitable", avec une volonté marquée -mais niée par les agences- d'induire le consommateur en erreur sur les réelles vertus environnementales des produits. Certaines de ces annonces ont été retirées du marché par le tandem BVP-ADEME (Bureau de Vérification des Publicités - Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie).
10 publicitaires veulent aller encore plus loin : "Soucieux de promouvoir une évolution des métiers de la communication vers une envie d’assumer pleinement son rôle et ses responsabilités sociales dans les changements des modes de vies et de consommation auxquels aspirent le public, nous avons créé un réseau social "des publicitaires contre l'ecoblanchiment et pour l'éco-innovation dans la communication" afin d’inviter chacun à réagir et débattre sur ces pratiques".
Ce ning (réseau social) s'insurge contre l'attitude de certains publicitaires. "Certes, elle évolue, cette attitude" admettent-ils. Mais..."De nombreux patrons d'agences, directeurs de communication de grandes sociétés ou responsables d'organisations professionnelles ont troqué le discours du superprofit et de l'hyperconsommation contre celui du partage et du développement durable. Malheureusement, ceux-là mêmes qui laissent leur 4x4 au coin de la rue pour arriver à pied aux conférences sur l'écopublicité tiennent d'autres propos dans leurs réunions sérieuses".
"On y considère que la "mode verte" est avant tout un moyen de contrer les concurrents et de générer plus de business" dénoncent-ils. "Beaucoup considèrent même que cette idée d'une responsabilité des professionnels va trop loin. Ils trouvent, par exemple, que les évolutions du BVP sont une folie qui engage la profession dans l'engrenage de principes trop contraignants" ajoutent-ils.
Quatre grandes mesures sont réclamées par les 10 publicitaires pour mettre un terme à ces pratiques et à cet état d'esprit : l'entrée des associations dans la gouvernance du BVP, donner les moyens au BVP d'évaluer toutes les publicités, mettre en place une classification des agences selon leur éthique et former les professionnels dans ce sens.