Accessibilité Aller au contenu scandale du lait contaminé pour bébé en Chine

La Chine face au scandale sanitaire du lait frelaté pour bébé

Publiée le 19 septembre 2008 à 00:00 dans Actualité de l'eau et de l'alimentation

Le scandale du lait frelaté pour bébé en Chine est désormais, au-delà d'une grave crise sanitaire, une affaire d'État qui dépasse les frontières : l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) demande des comptes aux autorités chinoises.

Lait pour bébé dans biberon

L'ajout de mélamine dans le lait, une substance chimique utilisée pour la fabrication de plastique et de colle, donne l'apparence au produit d'être plus riche en protéines. Les conséquences sanitaires de ces ajouts sont catastrophiques : 4 bébés sont décédés, 160 sont dans un état grave, et plus de 6200 sont hospitalisés, victimes de calculs rénaux.

La PDG et présidente du conseil d'administration du Groupe Sanlu, à l'origine du scandale, Tian Wenhua, a été licenciée, radiée de la législature locale et de ses fonctions de secrétaire du parti communiste.

18 suspects ont été arrêtés à ce jour, dont 6 accusés d'avoir vendu de la mélamine, les 12 autres étant accusés d'avoir vendu du lait frelaté au groupe Sanlu.

Le maire de Shijiazhuang, la ville où est implantée le groupe laitier, a démissionné. Quatre officiels ont été  limogés : le vice-maire chargé de la production agricole, le directeur du bureau de la pêche et de l'élevage d'animaux, le chef de l'administration de l'alimentation et des médicaments et le directeur du bureau du contrôle de la qualité et de la supervision technique.

Le Groupe Sanlu ne serait pas le seul à utiliser ces pratiques : des tests effectués sur des échantillons issus de 109 entreprises productrices de lait en poudre ont révélé la présence de mélamine dans 22 d'entre eux.

L'OMS a exigé des explications à la Chine. Son représentant à Pékin Han Troedsson a demandé pourquoi les contrôles sanitaires et de qualité n'avaient rien trouvé dans les contrôles du lait.

Le peuple chinois est en colère, et s'interroge sur les causes de cette insécurité alimentaire. Les responsables du gouvernement sont également pointés du doigt. Les parents s'inquiètent, et des files se forment devant les hopitaux pour faire examiner les bébés.
Une action de justice collective de grande ampleur mettant en scène des avocats "aux pieds nus", c'est à dire qui ne sont pas liés avec le gouvernement, devrait se mettre en place. Ce serait une première en Chine.

Partagez cette actualité

Suivez-nous