Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, le ministère de l'agriculture s'est engagé à réduire de 50 % l'utilisation des pesticides en France en dix ans.
Le plan Barnier, baptisé "Ecophyto 2018", a pour objectif la réduction de l'utilisation des pesticides en France : l'hexagone détient le record de consommation de produits phytosanitaires en Europe, et la troisième place au niveau mondial.
1500 pesticides considérés comme préoccupants pour la santé et l'environnement devraient être retirés de la vente en France d'ici la fin de l'année 2008 : 30 des 53 produits les plus nocifs devraient être retirés du marché.
Des pratiques économes en produits phytosanitaires devraient être diffusées auprès des agriculteurs. Un réseau de 3000 fermes pilotes "exemplaires" en économies de pesticides serviront d'exemple aux autres agriculteurs. A terme, un permis d'utilisation de pesticides devrait être délivré.
Un indicateur de suivi sera mis en place dès cette année pour vérifier la diminution de la consommation de pesticides dans le secteur agricole et non agricole.
Une campagne de sensibilisation devrait être lancée auprès des jardiniers amateurs et les gestionnaires d'espaces verts des villes afin de les inciter à des méthodes alternatives aux pesticides. "En zone urbaine, la quantité de pesticides utilisée est parfois effrayante" explique le président de la fédération des jardiniers amateurs, Hervé Bonnavaud.
Le Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures (MDRGF) qualifie le plan Barnier de "bel essai à transformer", avec quelques bémols.
"On peut regretter cependant que l’agriculture biologique, dont les techniques alternatives à l’usage de pesticides ont fait leurs preuves, ne soit pas mentionnée dans le document (...) Nous déplorons par contre que des mesures fermes ne soient pas prises pour les usages non agricoles", déclare le MDRGF.
Le MDGRF regrette l'absence de mesures pour les produits portant la mention "emploi autorisé au jardin". Cette mention n'est pas "une garantie de sécurité, car si les produits sont moins dosés qu’en agriculture il n’en reste pas moins qu’ils contiennent les mêmes matières actives pouvant être cancérigènes, neurotoxiques ou autres. Il serait plus pertinent d’en interdire simplement le recours", explique l'association de défense de l'environnement.
Ces derniers attendent désormais les moyens mis en oeuvre pour la réalisation de ce plan, ainsi que les engagements financiers.