Le programme Cyclamed mis en place en 1993 pour collecter les médicaments rapportés dans les pharmacies à des fins humanitaires sera réformé.
A partir du 1er janvier 2009, les médicaments ramenés par les particuliers dans les pharmacies ne seront plus donnés à des organisations humanitaires, mais seront incinérés.
Le ministère de la santé explique cette décision par un "souci de sécurité sanitaire", mais les raisons sont multiples.
A peine 5 % des médicaments collectés sont réutilisables. La plupart de ces médicaments ne correspondent pas aux besoins des pays en voie de développement : lorsqu'ils doivent combattre le paludisme ou la dengue, les médicaments qu'ils reçoivent sont des anti-dépresseurs ou visent à baisser le taux de cholestérol.
Le personnel soignant qui reçoit les médicaments dans les pays en voie de développement non-francophones ne peut pas lire les ordonnances : les mauvaises utilisations sont fréquentes et peuvent s'avérer très dangereuses.
Le don de médicament fait également l'objet de détournement et de corruption, et constituent un obstacle a la mise en place de politique nationale de santé. Enfin, la réutilisation des médicaments encourage la surproduction des industries pharmaceutiques et le gaspillage de médicament.
Le bilan environnemental de Cyclamed est également très médiocre : pas de volonté de réduire l'afflux de déchets, un taux de collecte des emballages très faible par rapport aux objectifs qui était fixés.
Cyclamed se contentera désormais d'incinérer les médicament non utilisés, pour éviter qu'ils se retrouvent dans les centres d'enfouissement, car ils sont une source de pollution des sols et de l'eau, qui au final peut s'avérer être un risque pour la santé publique.