Accessibilité Aller au contenu Assouplissement des contraintes pour l'automobile en Europe

L'Europe privilégie le secteur automobile au détriment de l'environnement

Publiée le 04 septembre 2008 à 00:00 dans Actualité des transports

La commission industrie du Parlement européen a assoupli les obligations réglementaires imposées au secteur automobile en terme d'émissions de CO2.

Embouteillage voitures pollution

Les constructeurs automobiles se sont réjouis de la nouvelle : ils vont bénéficier de 3 années supplémentaires pour réduire leurs émissions de CO2, et les sanctions financières à leur encontre en cas de non respect des limites d'émissions sont réduites de plus de moitié.

Initialement, le texte de la commission européenne imposait de baisser le seuil de rejet de 160 g de CO2 par kilomètre à 130 g/CO2/km d'ici 2012. Ce délai est désormais repoussé à 2015 : les constructeurs doivent avoir équipé 60 % de leur flotte automobile en 2012, 70 % en 2013, 80 % en 2014 et 100 % en 2015.

L'objectif de 120 g/CO2/km ne fera pas l'objet de modifications fondamentales pour le constructeur : il pourra être atteint par des "mesures complémentaires", comme les pneumatiques, la climatisation économe, le système de contrôle de pression des pneus, ainsi que l'utilisation de biocarburants, ces derniers étant pourtant très critiqués au sein même de l'Union.

En cas de non respect des limites, les constructeurs automobiles seront sanctionnés de 40 euros par gramme supplémentaire de CO2 au lieu de 95 euros proposés par la commission européenne.

Les associations de protection de l'environnement ont vivement réagi à ces annonces, dénonçant le fait que "le Parlement européen se soit aligné sur les demandes des lobbies automobiles européens".

"Alors que d'un sondage réalisé dans 5 pays européens et publiés la semaine dernière montre que l'opinion publique est massivement en faveur de mesures imposant aux constructeurs automobiles une réduction de 25% de la consommation de carburant des véhicules mis sur le marché, les choix faits hier montrent qu'un fossé est en train de se créer entre les attentes des citoyens et les décideurs politiques", dénonce le WWF.

"Même les constructeurs "haut de gamme" peuvent réaliser de grosses réductions dans les émissions de CO2, s'il y avait une réglementation forte qui les y poussait.Si la menace de seuils stricts et significatifs est levée, les constructeurs, n'auront aucune raison de ne pas poursuivre sur la même lancée que depuis 100 ans, c'est à dire produire des voitures plus lourdes, plus puissantes et plus émettrices de CO2", explique Stéphen Kerckhove de l'association Agir pour l'environnement.

La proposition de directive sera examinée le 9 septembre prochain.

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