La Socatri, filiale d'Areva exploitant le site nucléaire de Tricastin où une fuite d'uranium dans l'environnement s'est produite hier, est accusée pour son manque de transparence et sa mauvaise gestion de la crise.
Même si les quantités d'uranium rejetées dans les rivières de la Gaffière et l'Auzon s'avèrent au final moins importantes que prévues (74 kg), la gestion de l'accident, la communication et les informations diffusées par la Socatri, filiale d'Areva, font l'objet de vives critiques de la part des associations écologistes et des élus locaux.
La préfecture a indiqué concernant la concentration d'uranium dans les rivières que "les valeurs restent encore supérieures à la normale".
Les mesures d'interdiction de consommation d'eau potable issue des captages privés, la consommation de poisson, les activités nautiques ou de baignade sont encore suspendues par la préfecture du Vaucluse.
Selon l'association écologiste Greenpeace, alors que l'incident s'est produit le lundi soir vers 23 h, "la société Socatri a alerté l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le 8 juillet, à 7h30. Ne prenant conscience de la gravité de l'accident que vers midi, l'exploitant a alors rappelé l'ASN et la préfecture a pris ses mesures à 13 h. "Entre 23 h et 13 h, aucune restriction n'a donc été mise en place pour protéger les populations", affirme Yannick Rousselet. "Lenteur, manque de transparence, faible réactivité : ces délais sont inacceptables" s'est-il insurgé.
La Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) a annoncé qu'elle allait poursuivre en justice la Socatri et Areva : Areva (Cogéma) pour l’enfouissement de plus de 700 tonnes de déchets radioactifs dans le sol, et la Socatri pour ses rejets radioactifs dans l’environnement.
Marie-Claude Bompard, le maire de Bollène, a dénoncé le manque d'informations de la part des exploitants du site nucléaire de Tricastin suite à l'accident, et s'est dite "soucieuse" dans la perspective où un incident plus grave devait se produire.
Michel Vauzelle, le président de la région Provence Alpes Côte d'Azur s'est déclaré "très préoccupé" par les risques environnementaux et sanitaires que la population pourrait encourir.