Le conseil des Prud'hommes de Bergerac a condamné l'entreprise Ahlstrom Labelpack qui refusait d'indemniser 17 de ses salariés, exposés à l'amiante durant leur carrière professionnelle.
L'espérance de vie des personnes exposées à l'amiante est de 8 ans inférieure à celle des personnes non exposées : ces 17 salariés d'Ahlstrom avaient donc choisi de partir en préretraite.
Ils avaient demandé alors à leur employeur de leur verser l’Allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante (Acaata), ce qui leur avait été refusé.
Les Prud'hommes ont condamné Ahlstrom a leur verser des indemnités s'échelonnant entre 9000 et 45000 euros, plus un préjudice d'anxiété de 10000 euros.
Ces sommes visent à compenser la perte de revenus pour ces salariés exposés à l'amiante, et ayant choisi d'arrêter leur carrière plus tôt contre l'allocation Acaata, représentant 65% de leur salaire brut.
Cette décision de justice est une victoire pour les victimes de l'amiante.
"Cette décision est une première, elle concerne potentiellement plusieurs dizaines de milliers de personnes" a déclaré Jean-Paul Teissonnière, l'avocat de l’Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva).
"Ahlstrom va faire appel de cette décision", a indiqué l'entreprise dans un communiqué.
"Ce départ à la retraite est volontaire et ne présuppose pas que les travailleurs aient effectivement été exposés à l'amiante, ni qu'ils souffrent de maladies liées à l'amiante" estime l'entreprise.