Le syndicat des thoniers méditerranéens a appelé hier à retourner pêcher le thon rouge, malgré la décision d'interdiction de pêche de cette espèce menacée par l'Union Européenne.
Mourad Kahoul, président du syndicat qui regroupe 24 des 36 thoniers français, a déclaré qu'il donnait "les consignes d'aller à la pêche dès ce soir (...) Le premier qui les accoste, c'est la guerre" a-t-il affirmé.
Le second syndicat français a quant à lui décidé de respecter l'interdiction de pêche fixée par la Commission Européenne.
La pêche au thon rouge a été suspendue la semaine dernière par l'Europe, les quotas ayant été dépassés pour cette espèce très menacée.
Les pêcheurs vivent mal cette décision, qui survient en même temps que leurs difficultés liées à la hausse du prix du carburant.
Les ministres des états membres concernés par l'arrêt de la pêche contestent les chiffres de l'Union Européenne, et estiment que les quotas sont erronés.
Les quotas ont pourtant été fixés en accord avec les pays membres, et la décision de Bruxelles est fondée sur des expertises scientifiques qui démontrent que l'espèce est dangereusement menacée.
Certains pêcheurs n'ont sans doute pas eu le temps d'atteindre leur quota de capture, mais la Commission européenne pointe du doigt la pêche illégale pratiquée par beaucoup d'entre eux, qui épuise les ressources en thon rouge.
Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche, veut affiner les chiffres de capture de chaque navire afin de ne pas pénaliser les bateaux n'ayant pas atteint leur quota : il a demandé à Bruxelles de revoir ses données.
Les thoniers, en reprenant la pêche au thon rouge, se tirent sans aucun doute une balle dans le pied. Que feront-ils lorsqu'il n'y aura plus un seul thon à pêcher ? Ils iront sans doute manifester auprès de la Commission européenne en dénonçant le fait qu'elle n'a pas bien géré les quotas de pêche.