Guillaume Pepy, président de la SNCF, était invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, où il a affirmé sa volonté de "casser la mécanique de grève", et de développer de façon significative le fret en France.
Le président de la SNCF veut en finir avec la "gréviculture" qui faisait partie de l'identité de la SNCF et qui a "fait beaucoup de mal au développement de l'entreprise publique de transports".
"Il faut que ce qui est négocié à la SNCF ait autant de valeur, sinon plus, que ce qui est arraché dans un conflit" a-t-il déclaré.
"L'engrenage de la grève (...) conduit à une grève dans laquelle tout le monde est perdant et surtout à des grèves complètement inutiles"a-t-il souligné, en reconnaissant par ailleurs "des résultats grâce à la loi sur le service minimum : il y a aujourd'hui plus de négociation et moins de grèves".
Pour 2008-2012, il veut augmenter le chiffre d'affaires de la SNCF de 50 % pour le porter à 36 milliards d'euros, et doubler le profit opérationnel à 2 milliards d'euros.
Sa priorité est le développement du fret, dont il veut le retour à l'équilibre d'ici 2010, cette activité ayant perdu 2 milliards d'euros ces cinq dernières années. Il souhaite réorganiser le travail afin de gagner " 15 à 20 % d'efficacité", et utiliser le réseau TGV pour faire du fret "à grande vitesse".
Il estime que l'OPA lancée sur sa filiale Geodis va permettre "d'augmenter le trafic de 20 %", ce qui porterait la SNCF à la quatrième place mondiale en terme de fret ferroviaire.
"Dès 2009, ce nouvel ensemble sera bénéficiaire", souligne-t-il, précisant qu'il veut faire passer le chiffre d'affaire du fret de 8 à 10 milliards d'euros.
Dans cet objectif, Guillaume Pepy ne veut pas fermer de gare, au contraire. Il est selon lui "réaliste d'augmenter le réseau".
"La SNCF est aujourd'hui en capacité d'investir 3 à 4 milliards d'euros supplémentaires pour aller à la conquête de l'Europe et d'entreprises mondiales qui nous seraient utiles, et d'abord d'entreprises de fret." a-t-il affirmé.