Les apiculteurs de l'est de la France constatent un dépeuplement inquiétant de leurs ruches : des colonies d'abeilles sont décimées, les pesticides sont fortement soupçonnés.
Les abeilles alsaciennes partent butiner mais ne reviennent plus à la ruche, et les ruchers finissent par dépérir. Tel est le constat des apiculteurs de l'est de la France, qui font face à une situation très inquiétante.
Le comité technique apicole alsacien a demandé une subvention à la région, afin d'établir une cartographie des exploitations touchées par les disparition d'abeilles.
"La situation est préoccupante, certaines colonies ont totalement disparu", déplore le président du Syndicat apicole du Jura, Raymond Borneck.
Il affirme que le responsable de cette forte mortalité des abeilles est un champignon appelé Nosema Ceranae. "Depuis des années, les instances nationales sont focalisées sur les pesticides et ignorent les problèmes sanitaires causés par les parasitoses. C'est grave !", s'agace-t-il.
Les différents syndicats nationaux pointent du doigt les pesticides : l'insecticide Cruiser, depuis longtemps dénoncé par les apiculteurs, pourrait être en partie responsable, de même que le Poncho, pesticide qui vient d'être interdit d'urgence en Allemagne.
"Le symptôme peut être également dû au varroa, un acarien présent dans toutes les colonies", pointe une scientifique de l'Agence française de sécurité sanitaire et alimentaire (Afssa).
La conjonction de plusieurs facteurs, pesticides, champignon pathogène, et acarien serait la cause du dépeuplement massif des abeilles. Leur disparition est une catastrophe économique pour les apiculteurs, et une catastrophe écologique pour l'humanité.