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Sida : la Grande-Bretagne expulse une personne séropositive dans son pays d'origine

Publiée le 09 juin 2008 à 00:00 dans Actualité de la santé

Un arrêt rendu par la Cour Européenne des Droits de l'Homme a autorisé l'Angleterre à expulser une personne séropositive en Ouganda, alors qu'elle ne pourra pas bénéficier de soins dans son pays d'origine.

Sida

Des militants de l'association Act Up ont manifesté à Strasbourg devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour protester contre la décision autorisant l'Angleterre à expulser une femme de 34 ans, malade du SIDA, vers son pays d'origine l'Ouganda.

En Ouganda, les traitements antirétroviraux coûtent au moins 42 dollars par mois, entièrement à la charge des familles, lorsque le revenu moyen mensuel est de 23 dollars.

La CEDH a estimé que l'expulsion vers l'Ouganda de cette femme séropositive ne constitue pas un "traitement inhumain ou dégradant".
Elle reconnaît néanmoins que "la qualité et l'espérance de vie de la requérante auraient à pâtir de son expulsion vers l'Ouganda".

Elle estime que les états n'ont pas à fournir "des soins de santé gratuits et illimités à tous les étrangers dépourvus du droit de demeurer sur son territoire".

Selon Act Up, "cette décision est d’autant plus grave, qu’émanant de la CEDH, elle ne peut faire l’objet d’appel. Dès lors, cet arrêt est désormais la jurisprudence la plus haute en Europe pour tous les cas d’expulsion de malades".

"La condamnation à mort par expulsion des malades est donc autorisée et cautionnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui est censée être la garante des droits fondamentaux. Il s’agit là d’un recul historique et dramatique pour les malades", a déclaré l'association.

En France, le droit au séjour pour raisons médicales existe depuis 10 ans. Il garantit qu'un malade nécessitant des traitements spécifiques ne peut être expulsé dans son pays où l'absence de traitement menacerait sa survie.

Il s'avère que le nombre de demandes de titres de séjour pour raisons médicales est stable depuis plusieurs années, et que les malades en bénéficiant ont tous à priori contracté leur maladie en France.

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