Le sommet des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a ouvert ses portes hier sur les sujets sensibles et controversés des biocarburants et des subventions agricoles.
Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a rappelé hier que la production alimentaire mondiale devait augmenter de 50 % pour satisfaire les besoins à l'horizon 2030.
Jacques Diouf, directeur général de la FAO, a rappelé qu'en 1996, 112 chefs d'état s'étaient engagés à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim, d'ici 2015. "Avec les tendances observées, cet objectif serait atteint en 2150 au lieu de 2015", a-t-il souligné.
Les biocarburants, soutenus par le président brésilien Lula, deuxième producteur mondial et les États-Unis, sont fortement critiqués pour leur responsabilité dans la crise alimentaire mondiale. Ils enlèvent 100 millions de tonnes de céréales du marché alimentaire mondial chaque année.
Ban Ki-Moon a demandé "un plus grand degré de consensus international sur les biocarburants".
La majorité des pays sembleraient favorable à la recherche pour la deuxième génération de biocarburants, produits à partir de débris de déchets agricoles et végétaux, et non de denrées alimentaires, mais ne veulent pas interdire les biocarburants.
Le secrétaire général des Nations Unies a également appelé à l'abandon des politiques économiques qui créent des distorsions de marché. "Certains pays ont limité leurs exportations ou ont imposé des mesures de contrôle des prix. Ces politiques qui nuisent aux pays voisins ne peuvent pas fonctionner. Elles ne font que créer des distorsions de marché et contribuent à faire encore grimper les prix", a-t-il rappelé.
Pascal Lamy, directeur de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), a déclaré qu'il fallait "s'attaquer au problème des subventions" agricoles, qui créent des "distorsions" et "des avantages injustes" à certains pays.