Jean-Louis Borloo, ministre de l'écologie, veut lutter contre la déforestation et profiter de la présidence française de l'Union Européenne, qui débutera le 1er juillet, pour en faire en enjeu européen.
Dans ce cadre, il s'est rendu en République démocratique du Congo pendant 3 jours, afin d'y rencontrer ses homologues.
La commission européenne étudie deux textes en ce moment à propos de la déforestation : le premier imposerait en Europe l'achat de bois certifié par un label écologique, le second vise à trouver un accord européen afin de protéger les zones tropicales.
"Les grandes forêts humides sont en danger. Nous avons le devoir de les protéger mais nous ne pouvons pas demander aux pays concernés de faire cet effort sans les aider financièrement. La communauté internationale a accepté ce principe à la conférence de Bali sur le climat, il faut maintenant construire le mécanisme" a déclaré Jean-Louis Borloo lors de son séjour.
En République démocratique du Congo, les forêts primaires sont rasées pour étendre les surfaces cultivables, seules ressources de nourriture et de bois de chauffage pour les habitants. La démographie galopante augmentera la population estimée aujourd'hui à 65 millions d'habitants, jusqu'à 125 millions dans 20 ans.
"Comment les paysans pourraient-ils arrêter de déforester alors qu'ils n'ont pas l'électricité ? demande le ministre congolais de l'environnement, Joseph Endundo Bononge. Nous sommes prêts à jouer le jeu de la communauté internationale, mais il faut une contrepartie."
La contrepartie nécessaire est estimée par Greenpeace à 1,9 milliards d'euros, mais la distribution et la répartition fait débat. Mais comment donner des subventions pour gérer durablement les forêts africaines, avec la corruption qui gangrène toutes les tentatives de développement ? Jean-Louis Borloo admet que le compromis ne sera pas facile à trouver, selon le Monde.