Ban Ki-Moon, secrétaire générale des Nations Unies, a réussi lors de sa rencontre avec le général Than Shwe, chef de la junte militaire birmane, à le convaincre d'accepter l'entrée de l'aide humanitaire en Birmanie.
Le déplacement de Ban Ki-Moon aura été décisif pour les victimes du cyclone Nargis, qui a dévasté tout le delta de l'Irrawady en Birmanie, et a fait plus de 134 000 morts.
Le général Than Shwe acceptera des experts de "toute nationalités" a déclaré le secrétaire général de Nations Unies.
Les modalités pratiques de l'accord ne sont pas pas encore déterminées, ce qui laisse planer une inquiétude chez certains humanitaires.
"Nous restons prudents", explique Myriam Pomerol, de Médecins du monde. "Ce week-end, nous allons avoir des réunions avec les autorités birmanes pour savoir ce que cela signifie concrètement : vont-elles ouvrir complètement le pays ?"
Action contre la Faim, ainsi que beaucoup d'autres associations humanitaires, se pose les mêmes questions : qui pourra aller dans le delta ? Où exactement ? Une autorisation sera-t-elle encore nécessaire ?
Renaud Egreteau, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales (Ceri), est plus pessimiste. "Cette annonce apparaît symbolique : la junte laissera peut-être les humanitaires étrangers déjà présents à Rangoun circuler, mais il y a peu de chance qu’elle ouvre la porte à une opération massive".
La junte birmane a refusé que tous les bâtiments militaires français, américains et britanniques, qui croisent depuis plusieurs jours dans les eaux proches du delta, déchargent du fret humanitaire, ce qui a déclenché la colère de Nicolas Sarkozy, qui a qualifié cette décision de "lamentable".
"Nous allons continuer d'essayer de les encourager. Nous avons encore espoir", a déclaré le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, a propos du déchargement des navires.