Après les multiples rebondissements du texte de loi OGM, et les houleux débats et mécontentements qu'il a suscité, il a finalement été adopté par l'assemblée nationale par 289 voix pour, 221 contre et 23 abstentions.
Une semaine après son rejet par une motion de procédure déposée par le député André Chassaigne, le texte de loi OGM avait mobilisé tous les députés de la majorité, absents de l'hémicycle la semaine passée.
Le Nouveau Centre et l'UMP, à l'exception de certains députés, ont voté pour, et l'opposition a voté majoritairement contre.
Un incident a éclaté lorsqu'un député du nouveau centre, Philippe Vigier, a comparé la position des socialistes sur les OGM à la gestion du virus du SIDA dans les années 80, les accusant de façon implicite de la propagation du virus. Le président de l'assemblée nationale Bernard Accoyer a du suspendre la séance.
L'opposition a demandé de soumettre le texte de loi à un référendum, ce qui a été rejeté. Elle déposera dès vendredi un recours devant le conseil constitutionnel.
"Nous allons voter une loi sur laquelle nous ne pourrons plus jamais revenir parce que le mal aura été irrémédiablement fait. Dans un cas comme celui-ci, le peuple a le droit de trancher sur cette autorisation donnée à une génération, la nôtre, d'impacter pour toujours les générations futures (...) Le développement des OGM nous promet l'arasement des cultures agricoles et humaines au profit du dieu Profit ", a déclaré, vainement, François Brottes, député socialiste.
Nicolas Sarkozy lors d'un déplacement à Orléans hier a vivement critiqué la gauche, qui avait accepté en 2001, sous le gouvernement Jospin, la directive européenne sur les Organismes Génétiquement Modifiés.
"J'imagine qu'à l'époque, le gouvernement de Lionel Jospin était soutenu par des forces politiques qui ne doivent pas s'étonner qu'aujourd'hui, le gouvernement de François Fillon transpose une directive qui a été acceptée par le gouvernement de ses prédécesseurs" a-t-il déclaré.