"L'insecticide Cruiser n'a pas révélé d'évolution préoccupante de la mortalité des abeilles", a déclaré le ministère de l'agriculture, alors que le même Cruiser est interdit en Allemagne pour avoir décimé des colonies d'abeilles.
Michel Barnier, ministre de l'agriculture, a refusé de revenir sur l'autorisation d'utilisation du Cruiser, délivrée le 8 janvier dernier.
Cet insecticide d'enrobage des semences de maïs est fabriqué par l'entreprise suisse Syngenta. Sa molécule active, le thiamétoxam, appartient à la famille des neurotoxiques elle est utilisée par deux autres insecticides, le Gaucho et le Régent, interdits en France en 2004.
Une étude de l'utilisation de l'insecticide dans trois régions, l'Aquitaine, le Midi-Pyrénées et le Rhône-Alpes a été effectuée par des scientifiques en liaison avec des associations d'apiculteurs.
Le ministère déclare qu'aucune évolution préoccupante de la mortalité des abeilles, "ni de défauts d'application des règles techniques sur la qualité de l'enrobage des semences" n'ont été constatés.
L'Allemagne a décidé d'interdire l'utilisation de plusieurs insecticides, dont le Cruiser, faisant face "à une surmortalité d'abeilles dans le Bad-Württemberg".
Le ministère de l'agriculture français prétend que cette surmortalité est due à "l'emploi de certains types de semoirs".
Michel Barnier demande à l'Allemagne de lui fournir les informations relatives à cette mortalité, restera "vigilant", et demande à ce qu'un suivi approprié des mortalité d'abeilles soit réalisé.
Les apiculteurs avaient massivement manifesté à Paris en février dernier contre le Cruiser, soutenus par de nombreuses associations écologistes, mais étaient repartis bredouilles. Ils avaient argumenté notamment sur les pertes des apiculteurs italiens suite à l'utilisation du Cruiser dans les plaines italiennes.