Christine Lagarde, ministre de l'économie, était ravie hier d'annoncer enfin une bonne nouvelle : l'INSEE vient de revoir la croissance de 2007, à 2,2%, contre 1,9 %. Et au premier trimestre 2008, la croissance française a connue une progression supérieure aux prévisions.
0,64 % : c'est la progression de la croissance au premier trimestre de cette année, alors que les économistes tablaient sur 0,4 %. Christine Lagarde et François Fillon se sont empressés de mettre ce résultat sur le compte de la politique menée par le gouvernement.
"La politique économique conduite par le gouvernement est la bonne" a déclaré le premier ministre, qui met en avant "l'efficacité du paquet fiscal".
Ce n'est pas l'avis de tous les économistes, qui rappellent que la croissance en 2007 est inférieure à celle de la zone euro (2,6 %) ; depuis le début de l'année, les dépenses des ménages n'ont progressé que de 0,1 %, les investissements immobiliers ont stagné, et l'inflation reste élevée à 3 % sur un an.
La consommation des ménages n'est donc pas responsable de cette progression de croissance : ce sont les investissements des entreprises (+1,8 %), les exportations qui font un bond de 3,1 %, et les bons résultats de croissance de l'Allemagne, qui ont un effet boule de neige sur la France.
La présidence française de l'Union Européenne arrive à grands pas, et la France doit expliquer à Bruxelles le dérapage de son déficit public, qui atteindra la limite tolérée par l'Europe de 3 % du PIB en 2009.