Encore un rebondissement majeur concernant le vote de la loi sur les OGM : elle est rejetée, pour la plus grande joie de l'opposition et des anti-ogm, et la plus grande division au sein de la majorité.
Le vote de la loi sur les Organismes Génétiquement Modifiés devait se dérouler sereinement, sans encombres hier à l'assemblée nationale. C'était juste la seconde lecture, le dernier round, la dernière procédure.
C'était sans compter sur la motion de procédure déposée par André Chassaigne, le même élu communiste qui avait vu l'amendement baptisé de son nom défendant le respect des filières non-OGM, aller se faire vider de son contenu au sénat.
Les députés ont adopté cette "question préalable", dont l'objet "était de faire décider qu'il n'y a pas lieu à délibérer". 136 voix contre 135, ça passe. L'opposition exulte, les anti-ogm, massés à l'extérieur de l'assemblée nationale laissent éclater leur joie.
"La majorité des députés a considéré que le texte n'était pas correct, qu'il n'était pas abouti, qu'il ne fallait pas le discuter", a déclaré André Chassaigne.
Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS, a ajouté qu'il "fallait écouter l'opposition, ses propositions, et les préoccupations des Français. La majorité qui a essayé de passer en force vient d'être sanctionnée, et durement".
Durement sanctionnée la majorité, et l'absence des députés UMP dans l'hémicycle a confirmé le malaise, et la division sur le sujet houleux des OGM.
Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'assemblée nationale, "assume ce couac", et l'a justifié comme un vice de procédure, mais pas comme un problème de fond sur les opinions divergentes des députés de la majorité concernant les OGM.
Quelques instants après l'annonce du rejet de la loi, un communiqué de presse de Matignon convoquait une commission mixte paritaire qui réexaminera le texte définitif. Cette commission composée de 7 sénateurs et de 7 députés arbitrera en cas de désaccord entre les deux chambres.
L'opposition a demandé une audience à Nicolas Sarkozy, pour que le texte de loi OGM "ne soit pas passé en force".