Les 27 pays membres de l'Union Européenne ne sont pas d'accord sur les biocarburants : l'objectif de 10 % de consommation des transports à base d'agrocarburants, à l'horizon 2020, pourrait être remis en cause par les eurodéputés.
Le débat européen tourne autour des critères de certification des biocarburants : les méthodes de mesure de l'efficacité des différents biocarburants, et la définition des critères environnementaux et sociaux, n'ont pas trouvé de consensus.
Certains pays comme la France et l'Allemagne défendent des filières nationales de production, quand les autres pays combleront leurs besoins avec les importations : ces derniers sont beaucoup moins regardant sur les conséquences environnementales (déforestation) et sanitaires (crise alimentaire) engendrées par l'essor des agrocarburants dans les pays producteurs.
Interdir les agrocarburants en provenance de régions riches en biodiversité, s'approvisionner auprès de pays ayant ratifié au moins 10 traités ou conventions internationales dans les domaines de l'environnement et la protection sociale, durcir les critères mais ne pas rendre impossible le respect des 10 %, ne pas entraver le libre échange des agrocarburants... les propositions diverses et divergentes fusent au sein de l'Union.
Jeffrey Sachs, économiste américain et conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que la promotion des biocarburants en Europe et aux Etats-Unis "n'a pas de sens dans des conditions de famine mondiale".
Pour les écologistes, l'objectif de 10 % d'agrocarburants sera remis en cause, car il "est surréaliste", selon le rapporteur au parlement européen du projet sur les énergies renouvelables, Claude Turmes.